LEROMREGOR
lettres francaises delacroix
Le 17/09/2017
L’atelier-musée de Delacroix, lieu de charme et de ferveur
Il existe à Paris des lieux presque mythiques, mais diversement fréquentés, qui évoquent des séjours, parfois de longue durée, des créateurs. Telles, pour les écrivains, les maisons de Victor Hugo ou de Balzac ; pour le monde des Arts, les lieux qui évoquent Henner, Hébert (musée actuellement fermé), Gustave Moreau, Zadkine, Dubuffet, etc. Eugène Delacroix a occupé un atelier, dans lequel il vivait, place de Fürstenberg, près de l’église Saint-Sulpice, où il travaillait sur les fresques de la chapelle des Saints-Anges, de 1857 à 1861. (La chapelle vient d’être très somptueusement restaurée, en ce qui concerne les fresques, moins l’environnement). Il est mort en 1863, épuisé, entre autres, par son travail sur ces fresques, qui était considérable.
Son testament était très précis, et il ne souhaitait pas que ses biens et ses œuvres soient préservées, aussi ont-ils rapidement fait l’objet d’une vente aux enchères (en 1864). L’atelier, vidé de tous souvenirs le concernant, a été loué à la Société de Saint-Vincent-de-Paul. Mais la gloire de celui que beaucoup, parmi les artistes, considéraient comme « le plus grand peintre du XIXe siècle » grandissait, et s’était même affirmée en 1893 lors de la publication de son Journal intime, qu’il ait d’ailleurs désiré ou non que cette publication contribue à sa renommée.
Les jeunes nabis et contemporains (Maurice Denis, Paul Signac, Émile Bernard, Édouard Vuillard) se retrouvent dès ce moment dans le culte de Delacroix, et en premier lieu Maurice Denis, qui sera l’artisan d’une renaissance du lieu où le peintre avait travaillé, assez brièvement il est vrai, mais significativement à la fin de sa vie. Près de la jolie place de Fürstenberg, dotée d’un jardin, l’ancien atelier conservait un charme, une élégance qui pouvaient évoquer le grand artiste. Cependant, au lendemain de la Première Guerre Mondiale, le propriétaire des lieux, un certain M. Panckoucke, en prévision de la fin du bail de la société qui les occupait, envisageait de les détruire, d’ailleurs pour les convertir… en garage. Il fallut une énergie exceptionnelle pour sauver le lieu, d’autant plus – et cela nourrissait le scepticisme – que la Société des Amis de Delacroix, alors créée, en 1929, ne disposait pas d’œuvres importantes, et que l’on pouvait craindre, comme cela a été écrit, que la réouverture de l’atelier et que l’évocation de la mémoire de Delacroix ne se résument à « une cruche, une tasse à café et un pot de chambre (du Maitre) ». On pouvait penser notamment qu’un grand musée, comme le Louvre, avait vocation à lui seul à le célébrer.
L’insistance, la passion de Maurice Denis vainquirent les réticences et il obtint la location du lieu au profit de la Société des Amis d’Eugène Delacroix, et le droit d’ouvrir, en 1932 une première exposition, intitulée « Delacroix et ses amis ». L’inauguration fut assurée par Albert Lebrun, tout récent président de la République, et il est conservé de savoureuses photographies, prises en cette occasion, d’officiels cravatés et chapeautés, tout sourires aux portes de l’atelier. L’exposition était réalisée à partir de prêts de nombreuses institutions, à commencer par le Louvre, des bibliothèques, Carnavalet, etc., et de particuliers, possesseurs d’œuvres, gravures écrits, souvenirs.
Il n’a pas été possible, dans une exposition consacrée à cette résurrection, réalisée cet été, de la reconstituer. Mais il a par contre été proposé, en insistant sur le rôle décisif joué par Maurice Denis, de montrer l’admiration et l’inspiration que ce groupe a portées à Delacroix. Et cette exposition a pu bénéficier de prêts de nombreux musées français et étrangers, constituant un hommage très original autour de la personnalité et de l’influence du peintre. On a pu voir des photographies, des dessins, montrant l’atelier, en particulier dans son état des années vingt. Des œuvres de Delacroix reflétant la variété de ses inspirations (exotiques, religieuses, littéraires) et de ses dons (mouvement, couleur). Mais aussi la variété des artistes qu’il a inspirés, à commencer par ceux qui apparaissent dans l’Hommage à Cézanne, œuvre de Maurice Denis (1900), elle-même en référence à l’Hommage à Delacroix de Fantin-Latour (1864).
Dans une disposition similaire, permettant de portraiturer chacun, on voit, autour d’un tableau de Cézanne, représentant évidemment des pommes, Odilon Redon, Édouard Vuillard, le critique André Mellerio, Ambroise Vollard, Maurice Denis lui-même, Paul Sérusier, Paul-Emile Ranson, Ker-Xavier Roussel, Pierre Bonnard, et Marthe Denis, l’épouse du peintre. Il s’agit d’un manifeste, adouci, dans la manière de Denis, entre des complices. Les œuvres de Maurice Denis ont été montrées en assez grand nombre, depuis une Annonciation (de 1913) dans un décor familier, évoquant une Éducation de la Vierge, également très humaine de Delacroix, jusqu’à des Fauves (vers 1920), en référence directe au Maître, et à la maquette de l’Histoire de l’Art Français (1921), où il est directement cité, en particulier par une figure de la Liberté dressée sur les barricades, mais cette fois armée d’un fusil.
D’autres peintres figurent aussi, notamment Cézanne, grand admirateur de Delacroix, pour lequel il envisageait une Apothéose, représentée par une esquisse (1906). Puis Van Gogh, autre inconditionnel (dessins d’Oliviers à Montmajour, 1881), Paul Gauguin (peintures de vases de Fleurs), Odilon Redon, Émile Bernard, Matisse… Il n’appartenait pas à l’exposition, mais on sait que Picasso était aussi fasciné par Delacroix. Le prouve sa série des Femmes d’Alger, leurs nombreuses études préparatoires, dont certaines d’ailleurs présentées fin 2015 au Musée Delacroix.
Tous ces noms soulignent la postérité de Delacroix et justifient une évocation à la fois intime, par les lieux fréquentés, et pertinente, par les œuvres proposées, représentatives d’inspirations, de techniques et de moyens exceptionnels, dont témoignent par exemple les dessins très abondants, les études préparatoires, les écrits, tous révélateurs du travail, de la recherche de la perfection, parfois de l’acharnement, toujours de l’originalité, de Delacroix.
Les intentions de Denis ne manquaient pas, dans les années trente, d’un certain esprit nationaliste (cette notion, alors obsessionnelle d’un « Art français » dont Delacroix pouvait être l’un des plus beaux exemples). Il a fallu ainsi une assez longue attente, de la patience, des dons et achats, et l’engagement en définitive de l’Etat (le musée devint musée national en 1971) pour que l’espace, préservé par l’énergie de quelques uns, subsiste, et vive, avec maintenant des expositions d’inspiration renouvelée, que la profusion et l’imagination de Delacroix ont permises. L’atelier-musée, le jardin restauré, l’atmosphère préservée du lieu, en font un but de réflexion et de plaisir particulièrement délicat, à qui aime un artiste au talent qui nous semble toujours prodigieux.
Telle était l’opinion de Maurice Denis, qui écrit dans son Journal en 1923 : « Il n’en n’est pas de plus grand, sauf Poussin, mais il est plus varié, plus étendu, plus riche et pour tout dire plus peintre. Poussin est du XVIIIe, Delacroix est de tous les siècles : il est gothique, baroque, impressionniste, classique…. »
Philippe Reliquet
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les moines comprendre
Le 17/09/2017
Au Père Spicace,
Un grand malheur est arrivé à l'abbaye et j'ai la pénible mission de vous en faire part.
Mardi soir, pendant que l'abbé Nédictine donnait les dernières grâces, l'abbé Quille perdit l'équilibre dans l'escalier et tomba inanimé dans les bras du Père Iscope. Les révérends pères, en perdant l'abbé Quille, perdaient leur seul soutien.
Un seul restait joyeux : le père Fide.
Quant à l'abbé Tise, il n'y comprenait rien. Il aurait bien voulu que le saint Plet l'aide à comprendre ce qui c'était passé mais rien n'y fit.
Après l'accident de l'abbé Quille, on alla chercher le Père Manganate et le Père Itoine, les deux médecins de l'abbaye.
Ils pensaient ranimer le malheureux mais leurs efforts furent vains et celui-ci décéda peu après.
Le lendemain fut donc célébré son enterrement. Chacun fut appelé à l'abbaye par les célèbres cloches du Père Sonnage. La messe fût dite sur une musique de l'abbé Thoven.
Le père Ocquet fut chargé du sermon et comme il n'y avait pas de chaire, il monta sur les épaules du Père Choir.
A la fin de l'homélie, le Père Cepteur fit la quête et remit les dons ainsi recueillis à notre frère africain, l'abbé N'Pé.
Après la messe, une grande discussion s'engagea pour le transport de la bière : l'abbé Canne et l'abbé Trave voulaient passer par les champs. Le Père Clus s'y opposa.
L'abbé Casse en fut enchanté.
Le Père San avec sa tête de turc ne voulait rien entendre.
Le Père Vers et le Père Nicieux semaient le doute dans les esprits.
Finalement on décida que, comme à l'accoutumée, l'abbé Taillière serait chargé du transport du corps du défunt.
Devant la tombe creusée par le Père Forateur et en l'absence du Père Missionnaire, l'abbé Nédiction donna l'absolution.
le Père Venche et l'abbé Gonia avaient joliment fleuri la tombe.
Celle-ci fût recouverte d'une belle pierre tombale préparée par l'abbé Tonneuse.
Sur le chemin du retour, le spectacle fut déchirant.
Le Père Pendiculaire était plié en deux de douleur et de chagrin.
L'abbé Vitré était lui aussi plein de larmes.
La Mère Cédés , invitée pour l'occasion, fermait la marche en compagnie du frère du Père Igord.
A l'arrivée, le Père Sil et l'abbé Chamelle préparèrent le repas tout en consultant les livres culinaires du saint Doux.
Le Père Nod et le Père Collateur servirent à boire et chacun pût se remettre de ses émotions.
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Bertolt Brecht
Le 29/07/2017
Bertolt Brecht
Là où règne la violence, il n'est de recours qu'en la violence ; là où se trouvent les hommes, seuls les hommes peuvent porter secours.Bertolt Brecht (né Eugen Berthold Friedrich Brecht le 10 février 1898 à Augsbourg, en Bavière - 14 août 1956 à Berlin-Est) était un dramaturge, metteur en scène, critique théâtral et poète allemand du XXe siècle.Bertolt Brecht est d'origine bourgeoise. Il entame des études de philosophie puis de médecine à Augsbourg. En 1918, à vingt ans, il est mobilisé à la fin de la Première Guerre mondiale comme infirmier. L'horreur de la guerre aura comme pour les surréalistes français, une grosse influence sur lui.
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A CETTE MATHILDE
Le 25/07/2017
Croix de Bois pour les Berceaux !
10 novembre 2012
« Est-ce qu’on n’emporte pas la Patrie
à la semelle de ses souliers ? » (Dan
*Les grands patrons, n’ont pas de
Patrie …Ils n’emportent que leurs
Coffres - forts ! ( Mathilde Filloz)
Rien ne va plus !
Tout fout le camp !
L’historique concept est bien peu catholique !
En poursuivant son but « Toujours plus de profits »
L’exploiteur a sorti l’arme diabolique,
En mondialisant pour de nouveaux défis.
Corrompu, en déclin, en putréfaction,
Avec brutalité et machiavélisme,
Va délocaliser son exploitation !
Le patron s’enfuit méprisant les humains,
Qui ont fait sa fortune et qu’aujourd’hui, il vire,
En les abandonnant aux tristes lendemains !
Pris au contribuable et versés au patron,
Le prix de la reprise, machines et techniques…
L’Etat n’intervient pas, complice du larron !
Cette désertion, avec ses filiales,
Se poursuit et s’exporte avec peu de remous,
Quelques discours couvrant la fraude mondiale,
Et le patron fera bien « Suer le burnous ! ../…
Culture, arts et santé, recherche, enseignement,
L’entreprise et les champs, sont en déliquescence…
Ce système est maudit ! A quand le changement ?
l’ouvrier rêve S c o p (1) Vous cherchez repreneur !
Relisez Jean Jaurès, pur dans sa clairvoyance :
« Avec les ouvriers ! Contre les profiteurs ! »
Le rapport d’un patron guide un gouvernement ?
Subordination ? Ou gestion loyale ? (2)
Nous ne vous suivrons pas sur ce cheminement !
Chômeurs, et sans abris sont tous des indigents.
Enfants, pauvres et vieux ne peuvent plus attendre ;
Sauver ces malheureux devient le plus urgent.
Prix des sacrifices de tous les Résistants,
Nous laissions aux enfants : La Paix, le pain, la rose !
Revenir au projet serait notre printemps !
Mathilde Filloz, Ccfilloz@aol.com
Née le premier juillet 1912.
« Nous sommes les gérants loyaux du Capitalisme !»
Adopté sous l’occupation le 27 mai 1943 à Paris dans un
Conseil clandestin présidé par Jean Moulin.
C’est fait, ils ont voté ! Mesure de déments !
Fermer maternités de douce souvenance,
Usant pour décider, de leur prééminence,
Ils plongent le pays dans d’immenses tourments !
Sont rayés du budget, avec impertinence,
Pour conserver le cap de sombre maintenance,
Affectant la dépense aux mortels armements !
Le nourrisson mourra sans plus laisser de trace !
Accident de naissance ? Eugénisme d’antan ?
On attend leurs vingt ans pour ces jeux de Satan,
Quand la fleur au fusil, ils meurent tous pour elle !
Mathilde FILLOZ Ccfilloz@aol.com ( 2001)
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Poèmes Paul Eluard fut communist
Le 24/07/2017
Et que le feu me brûle!
Il est toujours si loin
Que le plus court chemin
Me montre ridicule
Aux rêveurs du chemin.
Toutes les mains sont froides
Et la nuit nous font mal
Car la la tere on la creuse
Avec une hate affreuse
La nuit, et avec tant de mai!
Tout près de moi ,le feu qui brûle…
Dites! Serais-je ridicule!
Oh! Vous tous , transis, hardis,
Je vous le dis : Notre vie brûle!
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