La goutte de bonne humeur du jour.

 

Qui donc s’étonne encore de voir entendre et subir le racisme à travers le monde... On espère toujours que la bête est définitivement crevée...mais, hélas !  comme le phénix, elle renaît toujours de ses cendres…

Personnellement, le racisme m’a touché en la personne de mon père qui a connu trois ans de camps nazis. Au point que j’en fis un cauchemar alors que je n’avais que sept ans et n’avais jamais vu d’image des actes nazis ni à la télévision (nous n’en avions pas) ni au cinéma où ce genre de spectacle aurait fait scandale.

Mon cauchemar était de voir des hommes, en uniformes noirs, à casquettes plates, pousser à coup de fouets des gens nus et apeurés avec une délectation morbide…

Je n’ai jamais pu m’expliquer ce cauchemar… Peut-être parce que ce fut celui de toute une génération que la réconciliation « obligatoire » afin de créer le Marché commun a privé de parole, tout un peuple qui ne pouvait qu’écouter « nuit et brouillard » de Jean Ferrat sur les radios périphériques qui s’autorisaient à le mettre sur les ondes….


Le racisme...

En changeant d’adresse je fus parachutée dans une école proche de la nouvelle cité où vivaient, en plus ou moins bonne entente, des gens des pays de l’Est, des gens des pays du Sud, des Nord Africains et des Africains Noirs.

Je me souviens avoir eu pour copine une petite africaine avec qui je me mettais en rang par deux et avec qui je jouais à la récréation. J’étais nouvelle, elle était différente, nous étions faites pour nous entendre…

Plus tard, est arrivée dans notre classe, une jeune mulâtre : peau couleur de pain d’épice, tignasse afro et yeux bleus superbes. Elle vint manger à l’appartement car ses parents ne pouvaient pas la nourrir chez eux le samedi, sa mère était prof au collège d’à côté. Je fus la seule à demander à ma mère si je pouvais l’amener à la maison. Et Nicole eu droit en entrée à la soupe aux légumes frais du marché que maman faisait en entrée, pendant toute l’année de CE2…


Les gens sont toujours enclin à la méfiance, à l’esprit de clan, le danger, c’est les autres… On a beau éduquer les enfants à vivre en harmonie avec leurs camarades de classe, l’esprit de clan, la famille d’abord, les coutumes d’abord, l’esprit d’entreprise d’abord… On peut se fondre dans la masse quand on est semblable... Comment faire quand on est « le vilain petit canard » qui n’a aucune chance de devenir cygne, puisqu’il est canard….


Il y a des choses à faire, comme les a faites, mon amie de collège Kaoula Fetnaci, lutter pour choisir son identité et choisir de devenir française, ce qu’elle n’a jamais cessé d’être puisqu’elle était musulmane et rapatriée d’Algérie. Lutter, lutter de toute ses forces pour sa dignité et la dignité des femmes musulmanes en France. Être différent demande beaucoup de courage.


Tous ceux qui aujourd’hui sont en Europe, en provenance d’Afrique ou d’Asie, sont les descendants de ceux qui furent « colonisés » par les Européens durant deux siècles. Aujourd’hui leurs gouvernements sont indépendants, mais encore bien « dépendants économiquement » des pays plus riches qui les exploitent et continuent à vendre plus d’armes que d’électricité ou d’hôpitaux…


Alors, le chômage, la pauvreté, le « droit du sol », rendent méfiants tous ceux qui voient en l’autre celui qui va lui piquer ses droits…car il acceptera de travailler sans être déclaré, car on entretient le sous-prolétariat à force de garder sur le sol français des gens à qui on ne donne pas d’autres droits que celui de se cacher et de continuer à vivre avec des permis de séjour périmés…

Et, le plus beau, c’est que les « entrepreneurs » vont les chercher jusqu’au fin fond de l’Afrique pour faire ces « sales boulots » qui obligent à avoir plein de consignes et de formations et de payer chers ceux qui feront ce travail...comme le désamiantage... Alors que ces pauvres types se retrouveront à devoir rentrer chez eux après avoir fumé sur leur lieu de travail...et ne bénéficieront jamais des 40 ans durant lesquels les désamianteurs français seront suivi par la CPAM…


L’arrivée des Africains en Europe n’est pas que l’effet d’un exode massif dû à la sécheresse, mais à l’exploitation des terres qui s’assèchent par ceux qui y mettent un monde « moderne » qui coûte cher, surtout en liberté et en authenticité, après avoir massacré animaux et forêts. Les Africains et ailleurs les Indochinois ont toujours étaient très prisés pour être maintenu en pseudo-esclavage, dans nos sociétés modernes et colonisatrices. Chair à canon durant les guerres et sans grandes reconnaissances. Même ce cher De Gaule leur a enlevé l’honneur de porter l’uniforme français pour les donner aux FFI, qui n’en avaient pas…

De nos jours l’esclavage économique existe aussi dans les pays du Golfe : Philippins, Pakistanais, Indiens, font les travaux que les autochtones ne veulent pas faire...


Le racisme,

il existe toujours en Australie où les Aborigènes n’ont guère de droits,

en Amérique où les Amérindiens vivent dans des réserves,

en Afrique du Sud où les noirs seront toujours parmi les plus pauvres,

en Amérique du Nord où pourtant la guerre de Sécession les a libérés de l’esclavage…

Mais peut-on changer les mentalités quand il aura fallu attendre les années soixante pour que les noirs puissent s’asseoir dans les bus au même titre que les blancs ? Et les années 90 pour que les noirs d’Afrique du Sud cessent d’être empoisonnés dans leur réserve par un apprenti sorcier du 3ème Reich qui s’en est sorti en toute impunité… ?

On peut toujours rêver d’un monde de Bisounours où « tout le monde, il est beau, et tout le monde, il est gentil »... Mais...

Pourquoi donc pensez-vous que le racisme va disparaître… ? Il est juste en train de changer de camp, car la Chine colonise l’Afrique… Et les autres pays,  économiquement…

le 5/06/2020